En raison de la santé fragile de son épouse, Nestor Manessier décide d’inscrire, à la rentrée scolaire 1921, son fils à l’internat du Lycée Frédéric-Petit d’Amiens. Lui-même a qualifié ce moment de sa vie en pension de «cassure de mon paradis d’enfance».
18 juin 1922 : première communion à Amiens. Suite à la vente de la maison de Thuison, les Manessier achètent l’ancienne Maison Leblanc - Négoce de "Vins & Eaux,de,Vie en gros" situé 15 rue Gresset et 22 rue des Capucins à Amiens. Reprise de la vie familiale (Ovide demeurera avec eux jusqu’à sa mort en 1936).
1923
C’est en baie de Somme que le jeune Manessier effectue de premières aquarelles avec ferveur. Il a douze ans. Un jour sa mère a pris sur elle d’en montrer quelques-unes à un peintre professionnel venant de Paris séjourner au Crotoy chaque été : Albert Matignon (1860-1937), personnage fascinant, qui l’encourage.
À partir de 1924 [au début parallèlement au Lycée] : Manessier reçoit un enseignement très “académiques” de dessin, de peinture, de modelage et d’architecture à l’École régionale des beaux-arts d’Amiens où, après la troisième, il prépare le concours d’entrée à l’École nationale des beaux-arts de Paris.
De 1924 à 1934
Le jeune Manessier se livre assidûment à sa passion : l’exercice de la peinture sur le motif dans la campagne picarde et surtout, chaque été, dans la lumière fine et changeante de la baie de Somme, dont l’attrait irrésistible le pousse parfois à planter son chevalet dans la nature avant l’apparition de l’aube.
En 1927
Un jour, à la bibliothèque de l’École des Beaux-arts d’Amiens, Manessier est brusquement troublé : « en feuilletant une revue au milieu d’un groupe d’élèves, nous sommes tombés sur une reproduction de Picasso. (…). Autour de moi, ce fut brusquement un énorme éclat de rire. Je me suis senti (dans) une solitude immense, très loin d’eux. Cette toile me mettait en question. Il y avait donc autre chose que je ne connaissais pas. Il fallait savoir… ». À cette même époque, son parrain, le journaliste Émile Buré, lui offre une biographie de Rembrandt qu’il considèrera toute sa vie comme son père spirituel et son modèle de vie en peinture. Le livre refermé, il s’exclame : « Je préfère crever, mais je veux vivre comme ce gars-là… ». Dorénavant, il porte en lui l’intime et profonde conviction de sa « vocation » inaliénable pour la peinture.
1929
Reçu en section peinture à l’École nationale des beaux-arts de Paris l’année scolaire 29-30, il n’y entrera cependant qu’un an plus tard, le 10 mars 1931, en section architecture (atelier Recoura-Mathon).
ce qui rassure son père qui, par ailleurs, l’obligera jusqu’en 1932, à rejoindre Amiens tous les soirs.
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